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Votre véritable moi – Eckhart Tolle

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Aujourd’hui, je vous propose un peu de spiritualité avec un texte à propos de votre véritable « moi », extrait du livre Le pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle

Vous avez souligné combien il est important d’être profondément enraciné ou d’habiter son corps. Pouvez-vous élaborer davantage ?

Le corps peut devenir un point d’accès au domaine de l’Être. Parlons-en plus en détail.

Je ne suis pas encore tout à fait certain de bien comprendre ce que vous entendez par l’Être.

« De l’eau ? Qu’entendez-vous par là ? Je ne comprends pas. » Voilà ce que dirait un poisson s’il avait un esprit humain.S’il vous plaît, cessez de vouloir comprendre l’Être. Vous avez déjà eu des aperçus significatifs de ce qu’il est, mais le mental essaiera toujours de le faire entrer de force dans une petite boîte et de l’étiqueter. C’est impossible. Il ne peut devenir un objet de connaissance. Dans le fait d’Être, sujet et objet fusionnent.On peut sentir l’Être comme l’éternel Je suis qui est au-delà du nom et de la forme. Ressentir, donc savoir que vous êtes. Se maintenir dans cet état d’enracinement profond, c’est l’illumination, c’est la vérité par laquelle, selon Jésus, vous serez libéré.

Libéré de quoi ?

De l’illusion que vous n’êtes rien de plus que votre corps physique et votre esprit. Cette « illusion du moi », comme l’appelle Bouddha, constitue l’erreur fondamentale. Libéré de la peur sous ses innombrables déguisements, qui n’est, finalement, que l’inévitable conséquence de cette illusion et votre constant tortionnaire tant que votre sentiment d’identité provient uniquement de cette forme éphémère et vulnérable. Et libéré, aussi, du péché, qui est la souffrance que vous vous infligez inconsciemment à vous-même ainsi qu’aux autres, aussi longtemps que ce sentiment illusoire d’identité gouverne ce que vous pensez, dites et faites.

Je n’aime pas le mot péché. Il sous-entend que je suis jugé et trouvé coupable.

Je comprends. Au cours des siècles, par ignorance, à cause d’un malentendu ou d’un besoin de contrôle, on a attribué à des termes tels que celui de péché de nombreux points de vue et interprétations erronés. Par contre, ces mots renferment un noyau de vérité. Si vous ne réussissez pas à voir au-delà de ces interprétations et à reconnaître ce que le terme désigne en réalité, ne l’utilisez pas. Ne vous arrêtez pas aux mots. Un mot n’est qu’un moyen. C’est une abstraction. Comme un panneau de signalisation, il indique quelque chose situé plus loin. Le mot miel n’est pas du miel. Vous pouvez étudier le miel et en parler autant que vous le voulez, mais vous ne le connaîtrez pas vraiment avant de l’avoir goûté. Puis, le mot perdra de son importance pour vous. Vous n’y serez plus attaché. De même, vous pouvez parler de Dieu ou y penser continuellement le reste de votre vie, mais cela veut-il dire que vous connaissez ou que vous avez même eu un aperçu de la réalité qui existe derrière ce mot ? Ce n’est rien de plus qu’un attachement obsessionnel à un panneau indicateur, qu’une idole mentale.

L’inverse est aussi vrai. Si, pour une raison quelconque, vous détestiez le mot miel, cela pourrait vous empêcher d’y goûter. Si vous aviez une forte aversion pour le mot Dieu, donc une forme négative d’attachement, vous pourriez nier non seulement le mot, mais aussi la réalité qu’il représente. Vous vous empêcheriez de connaître cette réalité. Tout cela, bien sûr, est intrinsèquement relié au fait que vous êtes identifié à votre mental.

Alors, si un mot ne vous convient plus, laissez-le tomber et remplacez-le par un autre qui fonctionne mieux pour vous. Si vous n’aimez pas le mot péché, dites inconscience ou folie. Cela peut vous rapprocher davantage de la vérité, de la réalité qui se trouve derrière le mot, qu’un mot longtemps mal employé comme péché, et cela élimine toute culpabilité.

Je n’aime pas ces mots-là non plus. Ils sous-entendent qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi. Que je suis jugé.

Bien sûr qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous, mais vous n’êtes pas jugé. Loin de moi l’intention de vous offenser personnellement, mais n’appartenez-vous pas à la race humaine qui a tué plus de cent millions de représentants de sa propre espèce au XXe siècle seulement ?

Vous voulez dire culpabilité par association ?

Ce n’est pas une question de culpabilité, mais tant que vous êtes contrôlé par le mental, et donc par l’ego, vous prenez part à la folie collective. Vous n’avez peut-être pas examiné d’assez près la condition humaine dans son état de domination par le mental. Ouvrez les yeux. Voyez la peur, le désespoir, l’avidité et la violence qui sont omniprésents. Voyez la cruauté odieuse et la souffrance que, à une échelle inimaginable, des humains se sont infligées et s’infligent encore les uns aux autres ainsi qu’à d’autres formes de vie sur la planète. Faites-le sans condamner. Contentez-vous d’observer. C’est cela le péché. C’est cela la folie. C’est cela l’inconscience. Et par-dessus tout, n’oubliez pas d’observer votre propre mental. Cherchez-y la racine de la folie.

Vous avez dit que l’identification à notre forme physique faisait partie de l’illusion. Alors comment le corps, la forme physique, peut-il nous amener à la réalisation de l’Être ?

Le corps visible et tangible ne peut vous amener à l’Être. Ce n’est qu’une enveloppe, ou plutôt une perception limitée et déformée d’une réalité plus profonde. Dans votre état naturel de rapport intime avec l’Être, cette réalité plus profonde est ressentie à chaque instant : c’est le corps subtil et invisible, la présence qui vous anime. Alors, « habiter son corps », c’est sentir le corps de l’intérieur, sentir la vie en vous et, par conséquent, découvrir que vous êtes autre chose au-delà de la forme extérieure.

Mais ce n’est que le début d’un voyage qui vous amènera encore plus profondément vers un monde de paix et de grand calme, mais aussi de grande force et de vie intense. Tout d’abord, vous n’en aurez peut-être que des aperçus fugaces. Puis, grâce à cela, vous prendrez peu à peu conscience que vous n’êtes pas qu’un fragment insignifiant qui flotte, brièvement suspendu entre la naissance et la mort, dans un univers étrange, et qui a droit à quelques plaisirs éphémères pour ensuite connaître la douleur et l’anéantissement final. Au-delà de votre forme physique, vous êtes relié à quelque chose de tellement vaste, de si incommensurable et sacré, qu’on ne peut ni le concevoir ni en parler. Et pourtant, c’est ce que je suis en train de faire.

Mais je n’en parle pas pour vous donner quelque chose en quoi croire mais pour vous montrer comment arriver vous-même à faire connaissance avec cette réalité. Tant que votre mental accapare toute votre attention, vous êtes coupé de votre Être. Lorsque c’est le cas – et pour la plupart des gens ça l’est continuellement –, vous n’êtes pas dans votre corps. Le mental absorbe toute votre conscience et la transforme en « balivernes mentales ». Vous ne pouvez cesser de penser. La pensée compulsive est devenue une maladie collective. Le sens de votre identité provient entièrement de l’activité mentale. Comme votre identité ne prend plus sa source dans l’Être, elle devient une édification mentale vulnérable et toujours en manque. Elle crée la peur, qui devient l’émotion sous-jacente prédominante. La seule chose qui compte vraiment fait alors défaut dans votre vie : la conscience de votre moi profond, la réalité invisible et indestructible en vous.

Pour devenir conscient de l’Être, vous devez vous réapproprier votre conscience, au détriment du mental. C’est l’une des tâches les plus fondamentales de votre voyage spirituel. Ceci démobilisera toute la conscience auparavant mobilisée par la pensée compulsive et inutile. Une façon très efficace de le faire consiste tout simplement à détourner votre attention de la pensée pour la diriger vers le corps, là où vous pouvez d’emblée sentir l’Être sous la forme du champ énergétique invisible, ou corps subtil, qui donne vie à ce que l’on perçoit comme le corps physique.

Quel est le lien entre la présence et le corps subtil ?

La présence est pure conscience, celle qui s’est dégagée du mental, du monde des formes. Le corps énergétique est le lien entre vous et le non-manifeste. Il est le non-manifeste dans son aspect le plus fondamental : la source d’où émane la conscience, comme la lumière émane du soleil. La conscience présente au corps énergétique, c’est la conscience qui se rappelle son origine et revient à la Source.

Le non-manifeste et l’Être représentent-ils la même chose ?

Oui. Par la négative, le « non-manifeste » essaie d’exprimer ce qui ne peut être dit, pensé ou imaginé. Il désigne ce que c’est en disant ce que ce n’est pas. L’Être, par contre, est un terme positif. Mais s’il vous plaît, ne vous accrochez ni à l’un ni à l’autre. Ne commencez pas non plus à croire en eux. Ils ne sont rien d’autre que des panneaux indicateurs.

Vous avez affirmé que la présence, c’est la conscience dégagée du mental. Mais qui est-ce qui la dégage ?

C’est vous. Mais étant donné que, par essence même, vous êtes conscience, nous pourrions aussi bien dire que c’est un éveil de la conscience qui sort du rêve de la forme. Ceci ne signifie aucunement que votre forme va s’évanouir sur-le-champ et se dissiper en une explosion de lumière. Vous pouvez vous perpétuer sous votre forme actuelle et être cependant conscient de ce qui est immortel et sans forme au plus profond de vous.

Je dois avouer que ceci va bien au-delà de mon entendement, et pourtant, à un niveau plus profond, j’ai l’impression de comprendre ce dont vous parlez. Cela ressemble plus à un senti qu’à autre chose. Est-ce que je me trompe ?

Pas du tout. Le senti vous rapprochera plus de la vérité de ce que vous êtes que ne peut le faire la pensée. Je ne peux rien vous apprendre que vous ne sachiez déjà profondément en vous. Lorsque vous avez atteint un certain degré de contact avec vous-même, vous reconnaissez la vérité quand vous l’entendez. Si, par contre, ce n’est pas le cas, l’exercice de conscience par le corps amènera l’approfondissement nécessaire.

[...]

Extrait du livre « Le pouvoir du moment présent »

Eckhart Tolle.



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